Source : Atelier d'Écologie Sociale et Communalisme

Article : https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/06/21/situation-durgence/

Que pouvons-nous dire face à la situation présente en France, similaire à ce qui se passe en nombre d’autres pays, et face à son complet brouillage du sens et à son extraordinaire confusion ?

À peu près tout est faux dans le triste spectacle qui nous est offert actuellement. Vouloir prendre place là-dedans, c’est obligatoirement donner caution à une forme quelconque du mensonge, participer de sa prolongation ad nauseam, tomber dans le piège de représentations qui nous sont étrangères et surtout renoncer à ce qui donne véritablement sens à notre action.

Nous sommes communalistes, ce qui veut dire, entre autres, que nous considérons que ce que l’on nomme démocratie représentative n’est qu’une confiscation de la démocratie au profit de la continuité d’un système hiérarchique de dominations et exploitations régit par l’Économie politique.

Autrement dit, régit par la chosification des personnes et du vivant, où ceux qui peuplent les territoires demeurent en conséquence toujours quantité négligeable.

Et c’est bien là qu’est le fond du problème et non pas dans les différentes appellations que se sont donnés les gouvernements qui se sont succédé depuis des décennies et qui à quelques détails près ont finalement mené les mêmes politiques déterminées par les logiques du marché mondialisé, autrement dit par le capitalisme. Avec les résultats que nous voyons partout autour de nous.

C’est pourquoi tout est simulacre dans ce que l’on nous représente et nous met en scène.

Les élections ne sont qu’une diversion dissimulant la simple tentative de conquête de pouvoir par des gens qui, une fois en place, se mettront à leur tour au service de lÉconomie politique et de ses logiques de destruction de tout ce qui donne sens à la vie sur Terre. Elles sont le moment où nous donnons notre assentiment à ceux-là mêmes qui nous dépossèdent du pouvoir d’agir sur notre destinée commune.

Y aurait-il des mensonges moins pires que les autres et cela justifierait-il de renoncer à ce qui nous constitue ? Certains évoquent une situation d’urgence qui nécessiterait de mettre sous le bras ses convictions profondes ; c’est quoi cette plaisanterie, cela fait déjà un bon moment que nous sommes en situation d’urgence et que la forme organisationnelle de la présente société démontre quotidiennement son aberration, son ignominie et sa pulsion de mort.

Communalistes et internationalistes, nous sommes pour l’abolition de tous les partis politiques qui ne sèment, eux-aussi, que la séparation et versent toujours dans les pires compromissions simplement pour se maintenir en place. Il faut être bien naïf pour croire que ces gens là renonceront à leurs avantages pour laisser place à une démocratie authentique ; démocratie qui ne montrera son vrai visage que par la constitution d’assemblées de bases fonctionnant en démocratie directe.

Mais pris de panique, nous voudrions leurs donner encore un petit coup de pouce ! Pourquoi ? Pour un moindre mal qui ne ferait que prolonger encore une situation où pour notre part nous pourrions nous croire temporairement à l’abri. Ou au nom d’un humanisme de façade qui ne sauve plus grand chose depuis bien longtemps.

Cela serait donc cela se comporter de manière responsable ?

Les conditions de l’indispensable dépassement de la catastrophe en cours sont ailleurs et en opposition à la continuité de ce minable spectacle.

Partout, sur tous les territoires et à la base, doivent s’instaurer les conditions d’un dialogue vivant et généralisé, ouvrant la porte à une intelligence collective qui seule permettra de sortir de la spirale du désastre à laquelle nous condamnent les logiques mortifères du capitalisme.

C’est là que se situe l’urgence.

Maintenant, en tant que communalistes, il n’est pas dans nos pratiques de dicter ses choix à qui que ce soit et nous reconnaissons pleinement la liberté de tout un chacun de décider individuellement de ce qu’il doit faire, ou ne pas faire. Dont acte.